Rechercher sur association-a3.fr

Il y a tellement de choses à dire

Je me suis perdue et je me suis retrouvée grâce au soutien de l’Association A3. Ils me sourient, ils sont gentils et ça fait du bien dès le 1er RDV. Ils me comprennent. Ils parlent et je pleure. Je me lâche. Ca fait du bien. Enfin !! Ouf...! Je sais que je vais m’en sortir. C’est une famille maintenant. Je ne les lâche plus.
Je rentre dans un bureau. Je demande à l’aide, un cri de détresse. J’ai trouvé mon chemin. Mes enfants vont allés bien. Je ne pense pas à moi, seulement à mes enfants.

Je me cache derrière quelque chose, je ne sais pas quoi.

Je pensais que je l’aimais mais j’ai appris que peut être je le haïssais car il n’a pas été sympa. Il n’a pas été aidant de ma maman. Ma fratrie et moi sommes devenus aidants malgré nous. Cela est une autre histoire. J’écris et je pleure.

Je rentre chez moi sans être chez moi, pas de vie, pas de famille. Je sais que quelque chose ne va pas et je cherche mais en vain. Je ne me sens pas bien. Je regarde, j’angoisse, je suis malheureuse. Je ne m’affirme pas, je culpabilise. L’aidé est malade, je pleure, tout est bizarre dans ma tête. Je ne sais plus où j’en j’en suis. Je me retrouve dans un labyrinthe. Je ne trouve pas d’issue, de sortie. J’accumule. Mais pendant ce temps, je perds pied. Je cherche, je cherche une issue. Je cherche, je ne baisse pas les bras. Intérieurement, physiquement et moralement. Je puise mon énergie qui me reste en stock jusqu’à ce que je m’épuise. "qu’est-ce que je dois faire ?", c’est constamment le point d’interrogation. Je me demande comment je me suis retrouvée là. Oui c’est vrai, à cause de quelques personnes qui m’ont attribué le rôle d’aidant. Je n’en voulais pas, ce que je voulais comme un accord, être avec l’aidé et pourvoir éduquer mes enfants, mais ça n’a pas été ça. C’est une autre réalité le rôle d’aidant, on est dans une impasse. C’est assumer, sans reconnaissance, sans aide, sans congés, sans RTT. S’il y a 12 ou 13% d’aidant qui décèdent avant l’aidé, ce n’est pas pour rien. On est à la fois professionnel de santé, parent, parent de l’aidé, cuisinière, psychologue... On tient plusieurs rôle, on a plusieurs casquettes sans s’en rendre compte. On a envie que tout se passe bien.
Je m’oublie, j’oublie mes responsabilités, je ne me rend pas compte. En réalité je perds pied, je pleure, je pleure, je suis malheureuse.
Notre histoire de vie n’est pas écrite mais, vécue selon ce que l’on a traversé au cours du temps et cela peut avoir une répercussion dans notre vie future.
J’ai beaucoup appris en tant qu’aidante.

Je pensais au début que je pouvais tenir ce rôle d’aidant longtemps et bien NON !!!

Je suis un humain et non un robot. Le cerveau est notre santé, en tant qu’aidant il prend un coup.

Je ne pouvais pas tout assumer, c’est normal car j’étais 24h/24 avec l’aidé. Il puise notre énergie jusqu’au bout. Je n’étais pas concentrée-centrée dans ma vie, c’est-à-dire professionnellement, affectivement, dans l’éducation de mes enfants, dans ma vie sociale et autre. Jusqu’au jour où, j’ai pris conscience par rapport à mes enfants qu’ils n’avaient plus de maman. J’étais là sans être là. Mes enfants se sont affirmés et je me suis réveillée petit à petit. J’étais très fatiguée moralement et physiquement. J’ai décidé de ne plus mettre ma vie entre parenthèse et une amie m’a aidée aussi pour cela en faisant parler mes enfants, mes anges. J’ai recherché par le biais de mon médecin ou bien dans mon entourage qui pourrait être susceptible de m’aider plutôt de m’accompagner.

Bingo !
L’association A3 a été un soutien moral, ils m’ont remonté vers le haut même si par moment je perdais pied. J’avais besoin de parler.

S’il est malade, ce n’est pas de ma faute, tout ce qui lui arrive, je n’y suis pour rien.
Moi je veux tracer ma vie pour mes enfants et pour moi.

KSM