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La communication avec mon proche

Les maladies neurodégénératives entrainent parfois des difficultés de communication chez le proche aidé. Lors de l’atteinte neurologique on peut observer un déclin des fonctions exécutives et cognitives et donc un ralentissement de la pensée, des difficultés de compréhension, des troubles de l’expression, sans oublier les difficultés mnésiques conduisant à l’oubli de certaines conversations.
Pour l’aidant familial il est difficile de savoir comment agir et surtout quelle position adopter face à ces troubles de la communication. Aussi voici quelques conseils pratiques pour faire face. Bien sûr chacun de ces outils doit être adapté au cas par cas et propres aux spécificités de chaque proche aidé.

Avec la loi de Ribot, les souvenir les mieux conservés sont les souvenirs anciens, préférez échanger au sujet d’un évènement marquant du passé (mariage, naissance des enfants, voyages, centre d’intérêts du proche aidé…) plutôt que du repas d’hier soir.
Il est possible de communiquer au travers de photographies par exemple, toujours en gardant à l’esprit que l’important est de partager un moment de plaisir, pas de mener un interrogatoire sur le nom de chacune des personnes présente sur la photo.
Evitez autant que possible d’aller à la confrontation, il n’est pas forcément utile de contredire votre proche lorsqu’il se trompe ou donne une information erronée. Dans le cadre de cette communication l’important n’est pas la véracité de l’information mais l’échange qui en découle.
Avec l’avancée en âge les facultés de compréhension diminuent, de même que l’on observe un ralentissement de la pensée. Il faut donc s’adapter au rythme du proche aidé, ralentir son débit de parole.
Une information se donne en plusieurs étapes. Une phrase, une information. « Nous allons acheter le pain » « Veux-tu mettre tes chaussures ? » « Prenons le chien avec nous ». Il vaut mieux attendre qu’une action soit terminée avant d’en proposer une autre.
Lorsque vous sortez acheter le pain par exemple vous pouvez laisser un petit mot écrit à votre proche afin qu’il ne s’inquiète pas et que l’anxiété n’entraine pas chez lui un comportement particulier.
Se rappeler qu’il n’existe pas de « trouble du comportement » pure, chaque comportement est un « comportement réactionnel ». Peu importe le comportement qui vous pose problème il existe forcément une raison à celui-ci (une douleur, une ombre, un bruit, une incompréhension, un désaccord…) il est préférable de trouver la cause de ce comportement afin d’agir en fonction.
Poser des questions fermées auxquelles il est possible de répondre par « oui », « non », « peut-être », « je ne sais pas ». Non pas » quel film veux-tu regarder ? » Mais plutôt « veux-tu regarder Colombo ? ».

Afin d’être mieux compris vous pouvez rajouter un geste à vos paroles, par exemple mimer l’action de boire un verre d’eau lorsque vous proposez un verre d’eau à votre proche aidé.
Parfois lors d’un échange trop long ou d’une explication complexe votre proche aidé peut se perdre dans la phrase, ce qu’il dit n’a alors plus de sens et vous vous sentez dans l’impasse sans savoir comment faire. Vous pouvez relancer le discours avec des mots d’accroche « Ah oui ? » « Ah bon ? ». Vous pouvez aussi vous fier à ses expressions, son intonation, sa gestuelle et le suivre sur son discours lorsque il a l’air en colère ou heureux.
Se placer de face pour capter son regard et son attention. Parler, lentement, clairement en utilisant des mots simples.

En conclusion, la communication avec le proche est toujours possible, cependant cela demande d’accepter que celle-ci n’est plus la même que ce qu’elle était jusque-là. L’aidant familial doit parfois apprendre à communiquer autrement, par des mots plus simples, au travers de l’écrit ou encore grâce à des gestes.
Il arrive que la communication soit fortement diminuée, alors le toucher si votre proche l’accepte, est un bon moyen de communication, un massage des mains par exemple avec une huile essentiel qu’il apprécie permettra de lui faire sentir votre présence.
Le plus important dans ces moments d’échange est le moment partagé, l’émotion vécue pendant cet instant, il s’agit de partager un moment de plaisir avec votre proche aidé.
L’association A3 existe pour vous fournir des conseils adaptés à chaque famille, chaque situation et chaque relation aidant familial/proche aidé. Vous pouvez rencontrer une psychologue, une responsable d’accompagnement ou encore participer aux formations, groupe des paroles, conférences et autres activités proposées.

Psychologue de l’association A3